La neuroplasticité est la capacité du cerveau à se réorganiser en modifiant ses connexions neuronales. Elle permet l’adaptation aux nouvelles expériences, apprentissages et environnements. La neuroplasticité intéresse énormément les psychopraticiens qui ont à cœur d’aider leurs clients à remodeler leur vie : remodeler le cerveau, c’est remodeler son quotidien.

Avant d’aborder les applications dans le domaine du développement de la personne, je voudrais citer quelques-unes des personnalités les plus marquantes dans le domaine, des scientifiques et chercheurs qui ont contribué à mieux comprendre ce phénomène à travers leurs travaux.

 

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Citons Donald Hebb, un psychologue canadien célèbre pour avoir proposé la théorie selon laquelle « les neurones qui s’activent ensemble se lient ensemble« . Son travail a démontré que les synapses peuvent se renforcer par l’apprentissage et l’expérience, posant les fondations des théories modernes de la plasticité synaptique.

Michael Merzenich, neuroscientifique américain et pionnier dans les recherches sur la plasticité cérébrale. Il a montré que le cerveau adulte n’est pas figé, mais peut changer tout au long de la vie. Il a contribué à de nombreuses découvertes concernant la plasticité dans les domaines du vieillissement, des troubles d’apprentissage et de la réhabilitation post-AVC.

Norman Doidge, psychiatre et écrivain, est notamment l’auteur de « The Brain That Changes Itself », un  livre qui expose des histoires de patients qui ont surmonté des problèmes neurologiques graves grâce à la plasticité cérébrale. Doidge illustre, à travers des cas concrets, la manière dont la neuroplasticité peut être exploitée pour soigner des troubles allant des AVC aux troubles obsessionnels compulsifs (TOC).

Citons aussi Eric Kandel, neurobiologiste et prix Nobel a montré comment l’apprentissage affecte les connexions synaptiques. Ses recherches sur l’aplysie (un mollusque marin) ont révélé que les souvenirs à court terme et à long terme impliquent différents types de changements synaptiques. Son travail a mis en évidence comment des processus biologiques tels que la synthèse de nouvelles protéines sont liés à la consolidation de la mémoire.

Ou encore Paul Bach-y-Rita, neurologue et inventeur célèbre pour avoir « miraculé » son père victime d’un AVC. Il a également développé des dispositifs qui permettent aux personnes aveugles de « voir » à travers des stimulations tactiles. Il a montré comment le cerveau peut se reconfigurer pour compenser une déficience parfois importante, démontrant ainsi la flexibilité des circuits neuronaux.

Ces personnalités ont chacun, à leur manière, contribué à révéler le potentiel de la neuroplasticité, que ce soit par des découvertes fondamentales, des thérapies pratiques ou des démonstrations cliniques. Leur travail montre que le cerveau est beaucoup plus flexible qu’on ne le pensait (et qu’on ne le pense encore trop souvent), ils ont ouvert des portes pour les traitements des maladies neurologiques, l’apprentissage, et l’adaptation cognitive.

 

Quelques références bibliographiques :

Donald Hebb

  • Hebb, D. O. (1949). The Organization of Behavior: A Neuropsychological Theory. Wiley.
  • Teyler, T. J., & DiScenna, P. (1986). « The Hebbian synapse: a theory for the evolution of the brain. » Brain Research Bulletin, 17(1), 1-6.

Michael Merzenich

  • Merzenich, M. M., & de Villers-Sidani, E. (2010). « Adaptive and maladaptive plasticity in the adult brain: a consideration of neural repair and rehabilitation. » Nature Reviews Neuroscience, 11(1), 45-54.
  • Merzenich, M. M. (2013). Soft-Wired: How the New Science of Brain Plasticity Can Change Your Life. Parnassus Publishing.

Norman Doidge

  • Doidge, N. (2007). The Brain That Changes Itself: Stories of Personal Triumph from the Frontiers of Brain Science. Viking Press.
  • Doidge, N. (2015). The Brain’s Way of Healing: Remarkable Discoveries and Recoveries from the Frontiers of Neuroplasticity. Penguin.

Eric Kandel

  • Kandel, E. R. (2006). In Search of Memory: The Emergence of a New Science of Mind. W.W. Norton & Company.
  • Kandel, E. R., Schwartz, J. H., & Jessell, T. M. (2000). Principles of Neural Science (4th ed.). McGraw-Hill.

Paul Bach-y-Rita

  • Bach-y-Rita, P., & Kercel, W. (2003). « Sensory substitution and the human–machine interface. » Journal of Neural Engineering, 1(1), 11-20.
  • Bach-y-Rita, P., & Collins, C. C. (1970). « Vision substitution by tactile image projection. » Science, 186(4169), 1029-1031.

 

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