Il n’y a pas de chemin vers le bonheur. Le bonheur est le chemin. » Bouddha

voilà une étrange façon de parler, non ?   …   la société de consommation m’a enseigné (l’illusion) qu’il existerait un chemin vers le bonheur : une sorte de progression, un mode opératoire qui me mènerait au bonheur  :  sois bon élève, aie un bon job, tu pourras construire une belle maison avec piscine, tu auras une belle voiture et tu pourras aller plusieurs fois en vacances … sinon, tu seras pauvre, tu devras aller travailler à l’usine, et tu seras malheureux !!! …

Cette phrase « le chemin vers le bonheur » correspond au concept d’un bonheur promis, futur, qui se matérialiserait après avoir parcouru sagement le chemin vers ce bonheur. Une progression, comme dans l’idée que notre société actuelle se fait de la vie des humains, qui devrait tendre vers une sorte de perfection. C’est une croyance, et une culture, qui nous place dans une compétition, une exigence, une urgence à  » réussir  » , ce qui génère un stress induit, sourd, permanent sur tous, avec des conséquences néfastes sur un certain nombre d’entre-nous.

C’est aussi un bonheur matériel, un bonheur dans le futur, qui est toujours placé dans un futur qu’on poursuit, et qui s’éloigne toujours plus à mesure qu’on  » progresse « .

Mais le bonheur est d’abord une sensation, un sentiment profond de bien-être, et chacun y mettra sa propre définition. Le bonheur en lui-même n‘est pas matériel. Alors comment pourrait-il être apporté par la matérialité ?

On dit que l’argent aide à trouver le bonheur. L’argent nous permet de trouver du confort, des plaisirs, des émotions agréables.

Le bonheur dont parle le Bouddha, c’est peut-être plutôt celui de la simplicité, c’est un bonheur qui n’a pas besoin de choses, pas de « besoin de » pour être bonheur, c’est un sentiment naturel de sérénité profonde, de joie légère, qui n’a besoin de rien pour exister. C’est l’en-vie et pas l’envie.

Notre société, au contraire, mène les peuples à noyer leur capacité d’être heureux dans les complications d’une vie tournée vers la matérialité envahissante : celui qui mécanise son cœur perd sa lumière. L’argent éloigne du bonheur, dans le sens où il nous enchaine à l’avoir. Et quand on a cet avoir, le bonheur est de courte durée, et puis il en faut plus, et puis encore plus. Jusqu’à piller la planète.

« le bonheur EST le chemin » nous invite donc à réfléchir sur la notion du bonheur d’être, pas le bonheur d’avoir. C’est un bonheur qui n’a pas besoin de l’avoir, il se passe dans l’instant, l’instant présent. C’est l’instant présent qui trace, à chaque nouvel instant, mon chemin. Être dans le bonheur, au lieu d’avoir le bonheur.  Le bonheur, c’est alors d’abord la bonne heure : être dans la bonne heure, vivre dans l’heure, c’est-à-dire au présent

Quand je vis dans le moment présent, je peux aussi être dans la joie : si je n’ai plus de passé qui me poursuit, ni d’angoisse pour le futur, je peux gouter tout simplement à ce qui EST, ICI ET MAINTENANT. Et la joie est alors quasiment permanente !

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