La solitude peut être d’une douleur intense. Je suis quelqu’un qui a appris à aimer la solitude, alors qu’au départ, elle était synonyme d’isolement douloureux, de signe de rejet, je la sentais froide et insensible, comme si je n’étais rien. C’est pourtant au fond du désert intérieur, là où l’obscurité est la plus profonde, qu’est venue à moi une joie bien particulière, celle spirituelle de la félicité intérieure, qui apporte une assurance, une foi inébranlable. La spiritualité se manifeste dans la solitude, et en voici quelques vecteurs que je propose.

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La solitude me rapproche de l’intuition.

C’est dans la solitude que je me rapproche la plus facilement de cette connexion bien particulière. L’intuition est l’expression fondamentale de la connexion. Tout est interconnecté avec vous. Vous n’êtes pas séparé de l’univers, vous en faites pleinement partie. Pas à la manière d’un des milliards de composants de l’univers, non ! Vous êtes l’univers tout en vous, l’univers est en vous tout entier. Lorsque vous entrez en contact avec cette partie, vous ressentez une forte connexion avec votre voix intérieure. Elle peut être faible, mais plus vous écoutez, plus elle sera « audible ». Faites confiance à votre intuition, l’univers vous le rendra.

Comment faire ? Utilisez vos sens. Exemple avec la vue : Postez-vous devant une fenêtre, ou mieux encore dans la nature devant un « tableau naturel ». Respirez profondément, lâchez tout ce qui vous préoccupe à l’instant. Ne vous inquiètez pas, vos soucis, choses à faire, sollicitations seront encore là. Soyez pleinement présente à ce que vous voyez, et entrerez dans la contemplation. La contemplation de de qui est. Sans juger, en vous éloignant de tout jugement, classement, catégorisation. C’est ainsi que petit à petit, vous commencerez à seulement contempler. Défocalisez votre regard et votre pensée. Oubliez votre rationalité quelques minutes, elle sera encore là plus tard. Ne cherchez pas de sens profond non plus, soyez juste dans une contemplation neutre, d’un tableau neutre. Et entrez doucement dans le tableau. Soyez le tableau. Connectez-vous, simplement, et ne cherchez pas une intensité particulière.

Je fais cet exercice régulièrement, il me donne paix et sérénité. Par moments, la connexion n’est pas bonne, ça grésille, mais ce n’est pas important.  Vous pouvez faire la même chose avec votre regard dans un tableau, ou avec un morceau de musique, un son, une odeur, un toucher. Si vous associez le toucher d’une zone particulière du corps (ex : l’avant-bras avec l’autre main) avec un souvenir heureux, vous allez rejoindre la connexion avec celui-ci de manière automatique.

Attention à la fausse intuition ! Ne confondez pas vos désirs avec votre intuition ! Comment reconnaitre la vraie intuition de la fausse ? L’intuition, la vraie, ne vient jamais « valider » vos désirs. La fausse intuiotion vous offre, et fait à votre place. Vous construisez vos « signes » avec vos désirs. Les désirs sont dans l’avoir, la possession, le vouloir, le « si j’avais je serais ». L’intuition, elle, est dans l’être, dans le maintenant, et ne fait rien à votre place, elle ne travaille pas pour vous faire plaisir.

Vous vous sentez coincé comme un mur.

Cela peut sembler un signe ironique de l’univers. Parfois tout semble se refermer, la situation et les relations semblent silencieuses et inactives. Alors, j’ai l’impression d’être à nouveau au point zéro, au pied d’une montagne, et je me sens désespérément coincé, impuissant, démuni. Cependant, cela signifie le plus souvent que ma vie va évoluer, et dans des directions et à une vitesse inattendues. Pourquoi ? C’est logique, pour que l’in-connu puisse se manifester, il faut que je m’éloigne du connu. Et je dois entrer dans l’in-certitude, dans ce monde où rien n’est connu, dans le doute, dans le néant.

Comment faire ? Apprenons à apprivoiser le néant ! J’utilise la première personne du pluriel, car je vous aiderai en cela, à deux c’est plus facile. L’effroi devant l’inconnu est normal, et ensuite l’apprivoiser permet d’y entrer et de laisser la nouveauté exister. Sans ouvrir la porte, aucune nouveauté ne peut se présenter.

Plus en phase avec le cœur qu’avec le cerveau.

En cas de conflit, l’agitation règne. Les pensées tourmentent l’esprit. Si dans une tempête vous sentez que vous avez besoin de calme, c’est votre cœur qui vous parle. Si dans un conflit relationnel vous sentez quelque chose en vous qui vous dit de ne pas répliquer, de ne pas vouloir avoir raison, ou convaincre, c’est votre cœur qui parle.

Comment faire ? Dans la tourmente mentale et émotionnelle, écoutez le coeur ! Faites toujours confiance à votre cœur, laissez votre égo de côté. Si votre cœur réclame de lâcher prise, sachez que vous êtes sur le bon chemin. Le cœur est plus intelligent que le cerveau ne pourra jamais l’être. Une personne alignée sur la vie est plus en phase avec son cœur qu’avec ses pensées. Faites confiance au plus profond de votre cœur et sachez que tout se déroule parfaitement pour votre plus grand épanouissement, même si vous « perdez » dans le monde de « l’avoir », de l’avoir raison, de l’obtenir, du savoir.

Synchronicités et discernement

La synchronicité n’est pas juste synonyme de chiffres répétés, à eux seuls ils n’ont pas de signification. La synchronicité se manifeste dans « leçons de vie » répétées, ou dans des coïncidences significatives. Dans la solitude, vous pouvez « rencontrer » des nombres similaires, et un message (ou leçon de la vie) ne manifeste quand il vous parvient de différentes sources. Cela peut être recevoir une « réponse » par un biais totalement inattendu. Les choses semblent couler de source. Parfois, nous sommes dans un état où les choses se déroulent naturellement. Lorsque vous opérez à partir de la clarté et de l’authenticité intérieures, les choses se produisent avec peu de résistance. Tout devient sans effort. C’est le signe que vous êtes en phase avec votre véritable être. Vous êtes pleinement en phase avec le moment présent. Certains anciens projets sont relancés, car c’est « le bon moment » ;  De nouvelles relations se forment « au bon moment ». Des habitudes qui ne vous soutenaient en réalité pas, mais vous rassuraient tout en vous maintenant dans la stagnation se dissolvent en douceur. Les opportunités frappent à votre porte. Votre créativité est fluide, naturelle, sans effort.

Comment faire ? La rationalité combat toute créativité, alors gardez ouvert une part de votre attention à autre chose que la rationalité. C’est comme ça que vous percevrez ce qu’on appelle le hasard. Lorsqu’une synchronicité se présente, il est préférable de ne pas se préoccuper du sujet, par exemple ne vous attachez pas à la personne ou à un domaine d’activité en particulier. Mais percevez le contexte qui en est soutenu. Il faut justement de la solitude, de l’isolement, pour percevoir les vrais signes, et la solitude permet le discernement.

Attetnion, une synchronicité peut être « négative », comme par exemple quand les amis proches semblent s’éloigner en même temps. Cela peut vraiment induire un doute profond, et remettre en question. Rappelez-vous que tout est impermanent. Marchez sur votre chemin, selon vos valeurs, avec le cœur, en répétant inlassablement « amour, amour, amour ». Vous traversez seulement une situation difficile en ce moment, vous n’êtes pas seul et l’univers vous soutient.

Une gratitude profonde

La mode est à la gratitude. Mais souvent, la gratitude disparaît dès qu’un obstacle se présente, et elle semble vaine, et elle est même honnie. Une gratitude profonde est celle qui ne doute de rien. C’est une gratitude inconditionnée. C’est celle du cœur.

Comment faire ? Fais confiance à ton cœur et sois dans une gratitude de coeur. Il sait que tout se passe pour ton bien. Concrètement, tu peux centrer ton attention sur le cœur, et aller activer la gratitude de ton cœur. Cette gratitude du coeur nourrit une confiance profonde en ce qui est. Cette immense confiance ouvre sur les bénédictions de l’univers. Ce n’est pas intellectuel, pas rationnel, on parle ici avec l’intelligence du cœur. Mais elle se dévoile au fur et à mesure que l’on pénètre au plus profond de soi.

Attention : l’intelligence de cœur n’est pas beniouiouiste ! L’intelligence du cœur, la bienveillance profonde, la gratitude inconditionnelle n’est pas repeindre tout en joie ! Au contraire, parfois l’intelligence de cœur nous indique que quelque chose ne va pas dans la direction qu’on a prise, ou dans une relation. Et si tel est le cas, forcer les choses ne va que mener à un désastre, que ce soit tout de suite ou parfois de longues années plus tard.

Une connexion à la beauté simple de la vie

La beauté de la vie n’est pas compliquée. Nous sommes dans un monde où tout est complexifié. Mais pourquoi ce qui est beau, bon et joyeux devrait obligatoirement être compliqué ?  La beauté de la vie est généralement proche, et simple, et immédiatement accessible. Beaucoup d’entre-nous vivent leur vie comme une routine qui se répète. Lorsque l’esprit est distrait par le faire et l’avoir, par la précipitation de l’à-venir, par une agitation permanente (qui recouvre l’anxiété ou la peur), la vie se limite à la routine, et le présent n’a plus sa place. D’ailleurs, le temps file à toute vitesse.

Comment faire ? Ménagez-vous des moments de connexion à l’instant présent sans trouver toujours les mêmes excuses. Vous commencerez rapidement à remarquer des détails, ou à ressentir la beauté de la vie que vous n’aviez pas vue auparavant, vous devenez plus disponible à la beauté simple de la vie autour de vous. C’est une brise parfumée, un coucher de soleil, Vénus à côté de la lune, l’herbe couverte de rosée, la symétrie des fleurs, la joie d’un sourire d’enfant et bien d’autres choses.

L’univers en soi

L’univers fonctionne de manière mystérieuse. En ouvrant votre cœur et les yeux du coeur, en utilisant vos sens et vos ressentis, vous pouvez vivre des moments d’émerveillement que vous pensiez impossibles. Car l’émerveillement n’est pas à l’autre bout du monde et ne coûte pas des fortunes, il est là tout proche. C’est d’abord une décision à prendre, ensuite mettez-vous en route et suivez simplement votre chemin. Ne vous laissez plus arrêter par votre rationalité, car elle est incapable de créer quoi que ce soit, gardez-la pour ce à quoi elle est utile et n’en faites plus un dieu.

La spiritualité se manifeste dans la solitude. Est-ce à dire que la spiritualité nécessite la solitude ? Une certaine forme de solitude, oui, cela dit elle sera de préférence choisie, apprivoisée au fil du temps. N’ayez pas peur de la laisser vous envelopper de temps en temps, car elle vous ouvrira d’autres portes, en vous, pour vous.