Je puise ici dans diverses influences : Byron Katie, Marshall Rosenberg, Robert Dilts, Carl Rogers et d’autres …
Quand je crois mes pensées je souffre
quand je les questionne je ne souffre plus
« Je suis mal au travail, je veux changer de travail pour être bien ! »
Prenons l’exemple de cette femme que nous appellerons Brigitte qui relate : « Je suis mal au travail, j’ai l’impression d’être nulle, je n’arrive pas à suivre, ni à me concentrer, je suis toujours dans l’effort, et mes collègues me le font sentir, et mon chef n’en parlons pas, il n’a aucune écoute. Je me sens tellement mal que j’en ai mal au ventre avant d’aller travailler. Le soir venu j’ai besoin de « me vider la tête », et je me jette sur les sucreries, alors je deviens grosse et moche. Et la nuit, je rumine et je fais des insomnies … »
Brigitte est en souffrance. Il n’est pas question de juger de la véracité de cette souffrance !
» Est-ce que vous travaillez la nuit ? » je lui demande. Brigitte a un regard étonné, et me répond « non ! je travaille dans un bureau d’études, on bosse en journée ». Je répète la question, et lui fait remarquer que la nuit, elle semble penser au travail. Brigitte a un moment de doute. Puis elle fait la distinction : « ce n’est pas le travail, mais les pensées du travail » qui la travaille : ça l’angoisse, ça lui bloque la gorge, elle se sent physiquement mal, et n’en dort pas.
Le mal-être au travail de Brigitte est un « état », qu’elle transporte en elle de façon plus ou moins permanente, même quand elle ne travaille pas. En effet, son travail la poursuit la nuit, dans des insomnies.
Après avoir fait cette distinction, je demande à Brigitte ce qu’elle en pense. » en fait, cette souffrance est plus exactement liée à la pensée que je suis mal au travail « . Voilà : Une souffrance, ça se passe à l’intérieur, car une souffrance, ça nait à partir des perceptions, des ressentis, de la façon de penser et de réagir.
Interroger les souffrances.
Interroger la souffrance permet de la replacer dans ce qu’elle porte en elle. Toute souffrance est un signe qui aide, celui d’un blocage de vie : Il y a quelque chose qui coince. Et je peux alors interroger Brigitte sur ses besoins fondamentaux, lequel ou lesquels sont en souffrance : Sa place au travail ? Son besoin de reconnaissance ? Son besoin de créativité ? Son besoin de stabilité et de sécurité ?
Brigitte pointe immédiatement un besoin de reconnaissance : elle a des attentes en matière de reconnaissance au travail. Moi : « Quelles sont ces attentes ? » Comment peut-elle les formuler ? Est-ce qu’elle attend le bus, des fleurs, de l’argent ? Le travail est-il censé satisfaire ses attentes ? Est-ce clair pour tous ? A-t-elle eu des échanges clairs à ce sujet ? Quand son patron lui avait proposé un poste « épanouissant », qu’est-ce que ça voulait dire pour elle, et pour lui ?
Elle me dit » en fait, j’en attends trop, je ne peux pas attendre tout ça de mes collègues et de mon chef « . Brigitte identifie clairement l’écart entre ce que le travail est capable de lui apporter d’une part, et ce qu’elle attend d’autre part.
Ce qu’elle entend par reconnaissance : Pour Brigitte, cela veut dire des petites attentions, elle n’a pas besoin d’un statut plus élevé, alors que pour d’autres, la reconnaissance revêt un tout autre sens. Brigitte se rend ensuite compte que, en fait, le travail lui offre déjà ça ! Simplement, le travail ne lui offre pas une promotion, ce dont elle n’a pas besoin, elle ! Inutile de dire l’effet que fait cet éclairage sur Brigitte : apaisement immédiat !
Régulièrement, nous sommes habités, habitués par des codes de normalité, qui définissent des attentes qui ne sont parfois même pas les nôtres. Questionner simplement nos concepts nous permet d’apaiser et de prendre conscience et confiance.
Où se trouve le blocage identifié ?
Je demande alors à Brigitte si dans les autres secteurs de vie, elle se sentait reconnue : Intimité personnelle, couple, famille, relations sociales, spiritualité. Très vite, Brigitte fait le lien avec un malaise dans la reconnaissance dans sa famille, elle se sent être la boniche de ses enfants et de son mari. De plus, leur déménagement deux ans auparavant l’a éloignée de son implication associative qui lui apportait de la reconnaissance. Brigitte identifie d’elle-même que son besoin de reconnaissance n’est pas nourri, et qu’elle reporte sur son emploi toute la responsabilité de nourrir ce besoin.
Cette conversation a permis à Brigitte de lâcher prise de ses attentes exagérées au travail, et elle y a retrouvé une aisance et beaucoup de sérénité. Après cet échange, l’objectif a radicalement changé, et nous avons commencé à voir la place de Brigitte dans sa famille et dans la sphère sociale.
Ne pas se tromper de cible
les problèmes se trouvent logés dans les processus. De nombreuse thérapies confondent le sujet et le processus, et ne règlent pas les problèmes mais les déplacent sans les traiter, ou les recouvrent de médicaments qui ne sont que des sparadraps.
Est-ce que changer de boulot aurait réglé le problème de Brigitte ? Peut-être éventuellement par hasard, mais je ne compte pas sur le hasard ! Avec un coach consultant, Brigitte se serait probablement lancée dans des bilans de compétence et un changement de job, pour probablement se retrouver 5 ans plus tard avec des malaises encore plus profonds.
En rejetant les blocages, certaines personnes en viennent à faire peser sur les proches une humeur colérique ou apathique, ou de sombrer dans les addictions, de prendre des anxiolytiques ou des somnifères, d’aller voir un psychiatre pour ressasser toujours les mêmes vieux problèmes pendant des années, ou de consulter une voyante, etc…
Le coaching d’accompagnement que je propose ne veut pas modifier le sujet, mais s’intéresse aux processus. Une fois apaisés et identifiés, les sujets souvent ne sont plus d’actualité et on peut accéder aux processus qui bloquent, ces blocages ne sont pas nos ennemis, mais ils nous éclairent sur la vie en nous. Il n’y a rien qui soit négatif, à chasser, à éviter, car tout est utile. Lever les blocages est ensuite bien moins compliqué.
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