Ce billet est librement inspiré par la lecture du livre de Steve Andreas « Transforming your self »
Ce que j’appelle la conscience du soi est la sensation d’être soi. C’est le résultat d’un ensemble d’expériences de vie, que nous sélectionnons puis assemblons d’une manière particulière et propre à chaque personne, qui crée une sorte de carte de soi-même. Chacun construit ainsi sa propre carte intérieure. Généralement nous en sommes inconscients.
Dès qu’on nous demande qui nous sommes, nous pouvons assez rapidement nous décrire. Cependant, nous nous décrivons le plus souvent de manière très parcellaire, que ce soit dans le domaine professionnel quand on nous demande « ce que nous faisons dans la vie », dans le domaine émotionnel quand on se confie à un psy ou à un ami, dans le domaine de nos aptitudes physiques quand on parle à un médecin du sport, etc…
De la même manière, nous utilisons généralement les verbes d’action et de possession pour nous décrire, ce qui donne une vision indirecte de qui nous sommes. Une personne qui fait de la planche à voile peut être investie de différentes facettes des verbes de l’« être » : aimer l’eau, aimer la glisse, adorer la sensation de liberté. Une personne qui possède une collection de livres d’histoire est probablement passionnée d’histoire, ou encore par un métier ou un sujet particulier qui fait référence à l’histoire. Ces définitions de soi correspondent à des traits de caractère, à l’expression de talents personnels, et génèrent nos comportements. Enfin, ces faire et ces avoirs découlent en principe de nos valeurs. En principe, oui, car ce n’est justement pas toujours le cas.
Le concept de soi, un système récursif qui détermine qui nous devenons.
Le concept de soi est un système récursif qui se réfère à lui-même et agit sur lui-même. Le concept de soi se réfère à l’opinion que nous avons de nous-même et agit en fonction de cette opinion, en permanence. Ainsi, chez une personne qui est persuadée être un athlète naturel, c’est la croyance qu’elle se fait d’elle-même qui va diriger son action, et c’est par l’action (s’entrainer) qu’elle va renforcer cette croyance. De la même manière, chez une personne qui pense être sédentaire par nature, la croyance dirigera ses actions en conséquence.
Dans les deux cas, la physiologie, l’hygiène de vie, l’équilibre émotionnel, affectif, relationnel et aussi la santé physique et mentale seront affectés par la croyance. L’ensemble faisant référence à l’être-itude, c’est donc l’estime de soi qui en sera affectée.
L’impact sur l’estime de soi
Quand la conscience du soi est alignée avec les valeurs, on peut se sentir bien avec soi-même et l’estime de soi est positive. Alors, nos comportements, nos paroles et nos actes correspondent à nos valeurs, et à notre identité. Voilà pourquoi il est utile de bien se connaitre, et de prioriser, c’est-à-dire de donner une hiérarchie à notre quotidien en fonction des valeurs les plus importantes pour soi.
Par exemple, si je donne la priorité de mon temps à des personnes qui ne sont celles qui me sont chères, je vais me couper d’elles et elles vont se désintéresser de moi. Si je donne la priorité à des activités qui ne sont pas vraiment les miennes, par exemple celles qui sont dirigées par une certaine idée de « il faut faire », « c’est bien de faire », je vais passer mon temps à ne pas nourrir mon espace intérieur et générer des frustrations qui vont se manifester, par exemple, dans une irritabilité. De la même manière, je peux ne pas exprimer mes talents naturels. Ce que je fais constituant, jour après jour, mon expérience de vie, je peux ainsi avoir la sensation de « passer à côté de ma vie », et/ou de ne pas cultiver des relations fructueuses. Avec comme résultat des états dépressifs plus ou moins latents, une insatisfaction de vivre, une mauvaise estime de soi, ou pire, une estime de soi mal placée.
Une estime de soi décalée
On peut très bien construire une estime de soi qui est décalée par rapport à ses valeurs profondes. Par exemple, on peut nous avoir « appris » qu’il faut s’aimer « si » on répond à des injonctions venues de l’extérieur. Ce sont généralement des injonctions familiales et/ou transgénérationnelles, et également des injonctions sociétales. Ce genre d’injonctions crée des conflits internes profonds, des comportements qui ne sont pas naturels, des frustrations et du mal-être.
L’estime est un résultat : Si la conscience de soi est en accord avec les valeurs, alors l’estime est bonne.
C’est donc par les actes de tous les jours que nous pouvons modifier notre estime de soi. Ces actes doivent être en accord avec nos valeurs, pas celles des autres. Pour cela, nous devons connaitre le contenu de nos valeurs, leurs significations, les regarder (sans les analyser): est-ce que ce que j’entends par telle valeur me correspond ? Nous ne voulons pas les analyser, nous voulons simplement les observer, les contempler, pour en avoir une idée claire et honnête.
La conscience de soi est un muscle
Nous pouvons choisir ce que nous pensons de nous-mêmes, ce qui va diriger nos pensées, nos paroles et nos actes. Et c’est par les actes que nous sommes nous-mêmes. Évidemment, ce n’est pas immédiat, tout comme nul n’a appris à marcher en une seule tentative. C’est donc une discipline à mettre en place, une discipline à aimer, la joie de devenir soi devant être une perspective joyeuse : l’effort joyeux de la philosophie bouddhiste.
Se faire accompagner en passant par les verbes d’action
Lisez les bouquins de développement personnel, visionnez leurs vidéos. Mais franchement, ça ne suffit pas. J’ai suivi une formation de coaching d’accompagnement, et pour ce type de sujet, l’auto-coaching ne suffit pas non plus. Il faut vraiment se faire accompagner sur ce chemin vers un soi authentique, et ensuite un soi beaucoup plus large comme nous le propose Steve Andreas ; L’ensemble devant procéder selon des verbes d’action, car en parler n’est pas transformateur, c’est bien par le faire qu’on devient soi, les analyses et les intentions ne font pas le travail à notre place.
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